Hmmmm...J'ai envie de dormir.Mes yeux se ferment touts seuls,et puis j'en ai rien a faire du dialogue véhément entre Hélèn et Léon, non, vraiment, absolument rien a faire. Registre polémique, avis contraires sur le devoir de mémoire, non, non, ça ne m'intéresse pas, rien à faire.Je remercie mon feutre vert de bien vouloir écrire tout seul.
Je remercie mon classeur de soutenir mon br4s endolori. J'ai vraiment envie de dormir. Je sais vraiment pas pourquoi. "Leïla, les jours", pourtant, quelle heure était il, quand j'ai terminé de feuilleter les pages en les lisant en diagonale ? Surement pas plus de 22h30...23h...Minuit, peut être. Envie de...dormir ? Non... Je ne peux pas y croire, ça me réveille, tout d'un coup.
Mon voisin en a presque sursauté. C'est vraiment impossible, je ne peux pas y croire... "Elle" revient..."Ils" me viennent de nouveau à l'esprit... Non, pourquoi n'ai je pas autre chose sous la main que mon bout de feuille sur lequel j'écris machinalement sous la dictée de la prof de français...Et pas moyen qu'elle s'arrête, non, que je les griffone dans la marge...C'est bien ma veine.
L'inspiration qui m'avait quittée depuis tellement de temps que je n'osais plus compter... Les mots qui me fuyaient sans cesse lorsque je tentais de les attraper...Ils reviennent, je n'y crois pas. Je les sens, ils tentent de s'insinuer entre les mots creux de cette leçon stupide... Que n'ai je un clavier sous la main, que ne puis-je cesser un instant de copier ces idioties... Je les sens couler jusqu'au bout de mes doigts, et je brûle de les libérer...Pourvu qu'ils patientent, encore un peu, juste pour me donner le temps de les écrire quelque part. Encore un peu ... Je vous laisse vous installer dans un coin de ma mémoire, une place de choix... Patientez encore un peu, je vous en prie. Je vous ai tant cherché, ne me fuyez pas encore.
C'est le grand retour des mots dans mon esprit, des yeux rêveurs, des mots qui coulent, fluides et légers. Je me sens tellement différente, un instant. C'est le grand retour des feuilles griffonées a la hâte, cachées sous un cahier, des nuits blanches a remplir des cahiers couverts de ratures...C'est mon grand retour.
Mais je viens de me rendre compte que mon feutre vert a tout de même du mal sans moi. Ca tangue un peu, tout ça, et puis c'est pas franchement un modèle de calligraphie...Hum, Redescendons un peu sur terre. Mais vous, mes mots, ne m'abandonnez pas... Pas encore, attendez moi.
*La cloche sonne, la jeune fille range ses affaires en désordre de son sac. Elle rie. Elle oublie quelque peu l'ivresse de l'instant passé. La journée s'étire...lentement. D'autant plus lentement qu'elle doit ensuite se battre pour recupérer sa chère, sa précieuse clé, la seule chose qui la relie avecc sa vraie famille, là bas, dans le monde merveilleux peuplé de pixels ou elle passe le plus clair de son temps. Et là, l'ivresse reprends*
C'est le grand retour du décompte des signes,
du bruit obsédant du clavier sur lequel je tape furieusement...
Ca fait tellement de bien.