paresse et désépoir [ouvert à tous]

Méloar faisait les cent pas sur la place de la ville, en attendant qu'un banc se libère enfin. Au bout d'un quart d'heure un homme se leva et s'éloigna. Le génie s'avança alors d'un pas rapide vers le banc abandonné sur lequel il s'allongea à moitié. Une vieille femme passa à côté de lui, le regardant avec envie, mais le génie ne se poussa pas pour faire de la place et la vieille femme n'eut d'autres choix que de s'éloigner.

La neige s'était mise à tomber et de petits cristaux s'infiltraient dans la fourrure blanche de la capuche du génie. Les gens qui passaient sur la place, arrêtaient tous leur regard sur l'homme à la peau bleue, mais Méloar n'y prêtait pas attention, trop occupé à remuer ses pensées.
Cela faisait vingt ans qu'il parcourait le monde à la recherche d'une femme dont il ne savait rien et qui n'existait peut-être même pas. Il lui restait dix années, une goutte d'eau dans la vie d'un génie...

Méloar sortit une gourde de son manteau et en but lentement le contenu. Un peu de liquide épais coulait du coin de sa bouche. Ce n'était pas la meilleure huile d'olive que le génie eut goûté mais il s'en contentait. Il rengea la gourde après s'être essuyé les lèvres puis contempla les passants.

Méloar leva les yeux vers l'homme qui lui avait parlé.

- Non, vous ne me dérangez pas. Moi c'est Méloar.

Le génie serra la main de l'inconnu, puis se décala pour faire de la place sur le banc.

- Vous voulez vous asseoir ?

Méloar dévisagea Deamorn et remarqua qu'il n'était pas un humain à part entière. Il se risqua alors à lui poser la question.

- Vous n'avez pas l'air d'être un humain "normal". Vous avez des antécédents d'une autre race ?

Méloar eu un léger sourire puis répondit :

- Je suis un sylphe... Je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer des elfes. C'est une première pour moi, même si vous êtes seulment elfe d'un quart... Par contre j'ai déjà fréquenté des démons; ça c'était terminé en fiasco...

Le sylphe regarda Deamorn avant de continuer :

- Vous n'avez pas froid juste avec cette chemise ?

- Pas grand chose. Je suis à la recherche d'une personne dont je ne suis même pas sur qu'elle existe... Ca fait plus de vingt ans... Je ne pense pas que j'aurais plus de chance dans cette ville que dans les autres. Mais bon comme on dit : Qui ne tente n'a rien.

Méloar regarda les passants , qui parraissaient pour la plupart vraiment préssés.

- Parfois j'aimerais savoir ce que pense tous ces gens, leur demandais pourquoi ils sont si préssés. Est-ce pasque leurs vies sont trop courtes ?Prennent-ils au moin le temps de voir les belles choses ? Les humains m'ont toujours fascinés... Mais vous, que faites-vous dans cette ville ?