Instant empreint de solennité [Ouvert]

Dans la montagne quasi-silencieuse où on entendait seulement le bruissement des feuilles bougées par le vent, un long cri résonnait. Au bord de la falaise escarpée était assise une silhouette familière, la tête levée vers la lune qui venait de montrer le bout de son nez. Un loup couleur d'argent au poil immaculé refletant les rayons du soleil hurlait à la mort, hurlait à la pleine lune...

Une silhouette sombre avançait avec peine dans le dédale des arbres. Une silhouette qui se fondait dans le marron fade des troncs d'arbres. Le bruit presque imperceptible de ses pas sur le tapis de feuilles mortes se perdait dans le vent des montagnes. La silhouette sortit de la couverture des arbres, levant la tête vers une falaise plus haut. Le hurlement du loup immaculé parvint à ses oreilles pointues et un sourire se dessina sous le capuchon couleur terre. Une longue cape rapiécée aux teintes variées passant du brun fade au marron clair cachait de la tête aux pieds l'individu mystérieux qui s'approchait du loup.

Un léger grognement monta dans la gorge du loup qui avait cessé de hurler à la mort... Un grognement qui ne présageait rien de bon... Il était sur ses gardes et n'avait pas confiance en l'individu inconnu, l'observant approcher d'un oeil féroce...

La silhouette approchait toujours, faisant fi des grognements menaçants de l'animal, qui auraient découragé et probablement effrayé n'importe qui d'autre. L'individu sous la cape en avait vu bien d'autre et il en fallait bien plus pour l'effrayer. La solhouette s'approchait, mais n'avait aucune envie d'être en contact avec le loup. La forme encapuchonnée s'assit donc sous un arbre, ses yeux émeraude scintillant d'un éclat surnaturel sous son grand capuchon.

Le loup arrêta de grogner et pencha la tête sur le côté, l'air curieux.

Un rire clair émana de la silhouette encapuchonnée. L'expression du loup la faisait rire.

- Tu n'as pas à avoir peur de moi, j'suis pas du genre à torturer les inconnus...

#Hin, si j'avais été de mauvaise humeur je t'aurais dévoré(e) sur le champ pour avoir osé proférer une telle ânerie qu'a été ton "tu n'as pas à avoir peur de moi" ... Je pense que tu as plus à craindre d'un loup que moi d'un simple humain... Qui es-tu ?#

La jeune femme sous le capuchon sursauta.

- Woah, ça va hein? J'pouvais pas savoir que tu me comprenais... :-_-: Et je ne suis pas qu'un simple humain...

Elle se débarassa de son capuchon, découvrant un visage pâle, des cheveux couleur de feuillage et des oreilles pointues.

- Chélidoine d'Ewilon, voyageuse solitaire. À qui ai-je l'honneur?

#Wise... Wise, c'est tout.#

Il pencha à nouveau la tête sur le côté.

#Que fais-tu par ici ? Tu viens me voir hurler à la mort, sachant que j'aurais pu te dévorer pour mon quatre-heures ?#

Chéli haussa les épaules. Elle répliqua d'un ton indifférent:

- Bah, me dévorer, je crois pas que t'aurais réussi...Sinon, comme je l'ai dit plus tôt, je voyage, rien de plus.

La jeune voyageuse regarda autour d'elle.

- Hum...Pourrais-tu me dire où je me trouve exactement?

#Euh... Montagne d'Idh... Près d'une ville nommée Liaven... Une voyageuse qui ne sait pas où elle est ?#

Le loup se leva pour faire quelques pas et se placer en face de la jeune fille.

La jeune femme leva les yeux au ciel.

- Je voudrais t'y voir, à voyager pendant des siècles en pleine nature... Je me demande comment tu aurais fait, à ma place, pour retrouver ton chemin et savoir le nom de chaque ville que tu manques de quelques kilomètres en te fiant aux arbres... :-_-: Tu es une des seules personnes que j'ai croisé dans les 10 dernières années... Enfin, une des seules qui pouvait parler...

Le loup leva la patte et la passa sur son museau.

#Chaque civilisation, chaque ville, chaque lieu a une histoire... mais elles ont aussi une odeur... Pour moi ça n'aurait pas été difficile... J'admet que dans ton cas c'est plus problématique... Que recherches-tu, que je voie si je peux t'aider ?#

La jeune femme haussa les épaules.

- Bah, je ne sais pas trop...Je passais, tout simplement. En réalité, je ne savais pas qu'une ville était tout près. Mais puisqu'il y en a une, peut-être une gîte pour la nuit et peut-être les futurs jours, ainsi que de quoi me remplir la panse.

Chéli se leva et secoua les pans de sa cape maculés de terre et de feuilles mortes.

Chéli pencha la tête de côté. Le loup était soudainement muet. Elle haussa les épaules et tourna les talons, s'enfonçant entre les arbres, vers le pied de la montagne.

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