Le jour se lèvera, finira le règne d’un noir profond,
Jour durant lequel l’humanité et moi replongerons
Dans cette routine éternelle où nous agonisons.
Chacun trouve une issue, une échappatoire,
Cette dernière chose en laquelle on peut croire
Qui fait de la vie autre chose qu’un gigantesque Purgatoire …
Je l’ai trouvé comme tout le monde, ce souffle d’air frais !
Certains le trouveront surement inhumain, insensé.
Mais qui sont-ils pour penser ? Pour juger ?
Les lumières de la ville nocturne éclairent mon chemin ;
Elles s’éteindront évidemment quand viendra le matin
Alors que moi aussi je toucherai à ma fin …
Allongé au milieu d’une rue, sur les pavés froids,
Terrifié, j’essaie sur Elle de refermer mes doigts.
Ma Sauveuse, mon Ange ! Pourquoi es-tu loin de moi ?
Enfin ! Je te tiens et m’envahit le soulagement …
Tu es mon doudou, je suis ce peureux petit enfant.
Je serre ta Lame contre moi, tendrement.
Une douleur foudroie ma tête de pensées noires …
La peur, la souffrance, les pleurs, le désespoir ?
A qui sont ces visages que l’eau reflète tel un miroir ?!
Des milliers de voix résonnent dans mon corps entier
Bien sûr ! Je me rappelle d’eux ! De les avoir tués !
Oui, mon Amour ! Ensemble, nous les avons égorgés …
Mais voilà la vengeance des innocents perdus
Dans les méandres de la mort que j’ai souvent connue …
Mais voilà que maintenant … Oh, si j’avais su …
Les couleurs et les formes dansent devant mes yeux
Qui d’ailleurs malgré moi se ferment peu à peu …
Mais par rapport au vrai, ce monde flou est presque mieux !
Je ne discerne plus rien, les lumières s’affaiblissent.
Toi, la Grande Faucheuse, me tires dans tes abysses ;
Moi qui ai vendu ton monde comme le plus doux des délices ?
Comme oses-tu alors me trahir, ô moi, ton serviteur ?
La Mort n’a alors pas de conscience, pas de cœur ?
Ses traits de caractères font donc de Toi ma sœur !
Le jour se lèvera, finira le règne d’un noir profond
Jour durant lequel ces pauvres humaines agoniseront
Et sans moi, sans crainte de périr, ils danseront …