©2007 *liline
Les gens sont hypocrites. C’est indéniable. Mais suis-je réellement mieux ? Je souris, je ne dis rien, je n’en pense pas moins, je fais genre et surtout je me tais. Surtout. Parce qu’ou je passe pour une folle, soit pour … une associable. Et j’en ai un peu marre de me coller ces étiquettes. Et en même temps je vois celle qu’on me colle … L’intello manipulatrice qui endoctrine les gens autour d’elle pour qu’ils détestent les gens qu’elle n’aime pas … Mais qui sont-ils pour porter un tel jugement ? Puis s’ils ont quelque chose à me dire, qu’ils viennent … Vraiment. Pas qu’ils se cachent derrière leur portable en envoyant des sms foireux et infâmes. Comme eux. Eux et leur hypocrisie.
Mais moi aussi … Moi aussi, je suis hypocrite. Je ne dis rien et le dis ici, derrière mes petits pixels bien rangés. Ai-je vraiment du courage ? Suis-je vraiment une battante ? Est-ce que je ne suis pas qu’une simple petite prétentieuse qui se la joue dure pour éviter d’avoir à s’expliquer sur les diverses problèmes qu’elle a eu à traverser ces derniers temps ?
Je ne sais pas … Est-ce qu’on se demande qui je suis quand j’ai le dos tourné. Qui est cette fille aux yeux bordés de noir, toujours habillée dans cette même couleur, qui répond par « oui », « surement », « ok », « si tu veux » ou même par un hochement de tête plus ou moins sarcastiquement quand on lui adresse la parole et dont on entend souvent qu’elle est sadique ? Qui est-elle vraiment ?
Qui elle est ? Je ne saurais vous dire, les gens. Mais ce qu’elle était, ouais. Elle était un peu … Mieux. Elle souriait, osait, plaisantaient avec ces professeurs si loin de vous d’ordinaire, puis répondaient à toutes les questions qu’ils posaient alors qu’elle entendait en permanence « elle va répondre juste, normal, c’est Jade … » Elle était un peu comme celle à battre. Celle qui représentait l’idéal de la réussite scolaire. Qui avait l’air de s’en foutre totalement. Celle qui n’était jamais fatiguée même si elle ne dormait que six ou sept heurs par nuit maximum …
Maintenant … Elle a toujours l’air fatiguée. Quand on la croise dans un couloir, appuyée contre un mur … Des cernes jusqu’à mi-joues masquées péniblement sous le maquillage ébène. Ses cinq ou six heures de nuit de lui suffisent plus. Elle a l’air lassée de tout. Des gens, des paroles, des rires, des pleurs, des plaintes, des discours, des silences … Elle a des bonnes notes alors qu’on ne l’entend plus en cours puisqu’elle passe sont temps à écrire ou à regarder par la fenêtre …
Alors oui, elle donne une impression encore plus mauvaise qu’avant. La nouveauté de l’endroit où elle est … Son caractère à chier. Elle explique souvent ça comme ça quand elle doit l’expliquer.
Pfff …Je suis réellement fatiguée. Je sors du conseil de classe. 3h40 de paroles. Les élèves passent devant les professeurs cas après cas et les délégués, dont je fais agréablement partie, sont là pour les encadrer, les appuyer, els désapprouver et noter ce qui est dit … Et ce qui a été dit m’a surpris … Tous ces gens ne sont peut-être pas si pourris en fin de compte …. Il existe des gens qui rament réellement, qui en ont vraiment marre de cette ambiance pourrie mais qui font semblant eux-aussi. Une a tenu un discours que je n’ai pu qu’appuyer. Elle disait les gens hypocrites et perfides entre eux. J’ai approuvé. Et quand ce fut à mon tour de recevoir les « compliments « des professeurs, j’ai dit clairement ce que je pensais … peut-être trop clairement … Je m’en veux. Pourquoi ne l’ai-je pas fermé ? J’ai fini par le dire que si je ne parle plus, c’est à cause d’une lassitude générale, à cause de ces névrosés de la participation … j’ai dit que je me sentais à part quand j’entendais la masse de travail qu’ils font pour arriver péniblement à 12 et ce que je fais en arrivant sans soucis à 16 et quelques … Ça me rend mal à l’aise, me fait ressortir un affreux sentiment de culpabilité …
Et la culpabilité, je l’accumule. Dans les cours ET dans les relations. Qui suis-je pour renvoyer bouler mes amis comme ça ? Puis-je considérer que j’en ai encore ? J’ai fait fuir mes deux meilleurs amis tout ça parce que je ne leur ai « jamais mené la vie facile » … Et je me plains. « Encore ». Parce que je ne sais faire que ça. Je hurle sur d’autres. Y sont-ils pour quelque chose ? Pourraient-ils changer quelque chose ? Absolument pas. Ils soulagent ma conscience. J’ai encore des gens à qui parler. Je ne suis pas si chiante. Ça va mieux. Je respire. Puis je me mets en colère. Je ne tiens pas calme. Non. Je m’énerve. J’entends des leçons de morale. J’ai l’impression qu’ils ne sont rien pour me les donner. Véritablement. Mais j’ai tort. Ces gens ont vécu aussi. Alors j’étouffe. Encore. Je sombre dans cette douleur qui me force à me recroqueviller sur mon lit, taper dans les murs ou encore hurler quand il n’y a personne à la maison. Entre temps, je fais la bouffe, prépare la table, range la vaisselle, le linge … Comme si la maison était véritablement la mienne. Je m’y sens à l’aise quand je suis seule. Quand il n’y a pas de témoin … Je me remets à chanter comme avant. J’ai perdu ma voix. Même ça. Une envie de se frapper quand je m’écoute chanter maintenant … De la merde. Une voix trop rauque, incapable de monter trop haut, maladroite quand ça descend trop bas … Les jolis pléonasmes … En plus j’emmerde les gens quand je chante. Putain …. Je fais chier même quand je fais ça.
Pffff … Impression de ne servir à rien …
J’étouffe, j’agonise dans ma propre façon d’être. Ma façon de penser, d’agir, de parler, de ne rien nuancer, de tout vivre pleinement. Carpe Diem ? Cueille le jour, qu’il disait. Mais pourquoi ? Pour vivre pleinement les souffrances qui vont avec ? Je ne sais pas. Surement. Ou peut-être suis-je un cas isolé, encore une fois. Vivre n’est qu’accumuler les douleurs et les rires pour moi … Peut-être est-ce la vie en général … Mais ça suffit les douleurs. Faites moi rire. Faites moi vivre, bouger, aimer un minimum. Faites moi oublier, ne me faites pas parler. Isolez-moi de mes douleurs et rapprochez-moi de vous. Ce ne sera que quand j’aurais bien ri que je pleurerais bien. Et vice versa.
Un cercle vicieux …
Encore, bloqué.
Encore.
Puis il y a Toi. Tu ne fais rien de ce que je demande directement …. Tu me forces à parler alors que je crie que je préfère me taire … De peur de … Tu évites que je ne me cache derrière le rire. Mais peut-être as-tu raison ? Je te demande ça inconsciemment, c’est ça ?
Peut-être parce que tu as cette attitude que les autres n’avaient pas. Ils avaient peur de me voir/ entendre en colère alors que toi, tu ne demandes que ça. Penses-tu que tant que tu ne verras pas ça, il te manquera une clé ? Le dédale que je représente aura toujours un coin obscur … ? Oui … Tu dois avoir raison. Encore une fois.
Dois-je te supplier d’arrêter ? Dois-je te conjurer de continuer ? Vas-tu arriver à quelque chose ? Vais-je encore plus me braquer ? Je ne sais pas encore. J’attends que le temps agisse en fonction de son ressentiment.
Tu connais ma position sur toutes ces histoires … Sur Eux. Eux deux surtout. J’écoute « The Last Song I’m Wasting on You » … Un signe ? Mais non. Ce n’est pas le dernier texte que je gaspillerai pour eux. J’en gâcherai encore et encore. Que je sois de l’encre, des mines de critérium ou les touches de mon pauvre clavier. J’aimerais tellement que ce soit l’ultime, celui qui marquera la fin de tout ça. Mais pourquoi je n’y arrive pas ? Faiblesse ? Manque de courage ? Je ne sais pas. Trop de choses à la fois. Les blessures ne se referment pas. Tourner la page semble impossible. Il le faudra bien. Mais quand j’entends tant d’inepties à mon sujet, je me demande comment avez-vous pu être mes (meilleurs) amis avant ? Vraiment … J’étais quoi ? Une râleuse de plus dans vos relations ? Comptais-je réellement ? Donniez-vous juste une façade d’amitié forte ? Était-ce une illusion que je m’étais faite encore une fois ?
Je suis la reine de crétines.Mais je vous déteste. Je crois l’avoir déjà écrit tout ça. Je l’écris encore en sachant que vous ne le lisez pas. En me disant que même si vous le lisez, vous êtes tant aveuglés par votre fierté que vous ne direz rien, ne réagirez pas. Une fois de plus. Mes paroles résonneront dans un silence de plomb, une absence totale de réaction. Encore.
Tout se répète, encore. Encore, et encore. Toujours plus de fois. Juste à entailler directement le cœur et les pensées dans faire attention aux illusions brisées derrière. Suis-je la seule à en avoir ? Tout ça ne vous gêne pas ? Faire semblant ne vous ronge pas ? Ou alors … Pire ! Vous ne faites pas semblant.
Finalement, j’aimerais savoir. Combien de fois ai-je dit que je ne me retournerai pas. Mais j’en gâcherai du temps encore pour écrire la peine, la colère, la haine que je vous porte … Des minutes, des heures, des jours totalisés. Je ne sais pas si un jour tout ça changera. Peut-être que j’aurais toujours les lèvres pincées quand on parlera de vous …. Peut-être que je prendrai toujours ça avec humour …Peut-être que je continuerai à vous montrer que vous n’êtes plus rien pour vous observer lorsque vous aurez le dos tourné … Peut-être ? Je ne sais pas. Mais là, figurez-vous que pour une fois, je voudrais savoir. Combien de temps encore ? Et vous, qu’en pensez-vous ? Vous m’accusiez de ne pas dire ce que je pensais …. Vous n’êtes pas mieux …
Alors … C’est ça qui ressort à
23h30 ? Ouais. Ça. Tout ça.
TROP ça.