Action ... Réactions

Les gens sont bizarres. Soit. C'est un fait, qui n'est plus à démontrer. Je suis moi-même un gen dans la mesure où j'admets qu'il existe sur terre des gens comme moi. Conséquence première : je ne suis pas unique. Conséquence secondaire : je suis étrange.

Et c'est là tout le problème. Est-ce moi qui étrange, par ma façon de penser et de réagir ou est-ce le monde, les gens pas comme moi ?

Nos réactions sont telles qu'elles sont. Elles nous sont propres. Parfois, cependant, elles découlent d'un autre gen (qu'ils soient comme moi ou non). C'est ma vision de ce que l'on trouve "normale". Ainsi, si mes réactions découlent non pas de gens, mais seulement de moi, elles ne peuvent en aucun cas être normales. A partir du moment où je ne pense/réagi pas comme la masse, je suis dit "original". Je sors de l'ordinaire, de la "normalité". Je deviens donc, unique.

Néanmoins, le fait de devenir unique influe-t-il sur mes autres réactions ? Après tout, quoique j'en dise, il y a des réactions qui sont dans la norme, et que j'ai. Je me lève pour aller en cours comme tout le monde, je m'habille comme tout le monde, j'ai besoin d'oxygène comme tout le monde. C'est à n'en plus comprendre quelque chose. Comment puis-je être unique tout en sachant que je suis comme tout le monde, que je suis un gen donc ?

Parce que mes réactions sont différentes des autres. J'ai beau être comme un gen de manière physique, mes pensées sont différentes de celles des autres. Je pense autrement. J'ai des goûts différents. Hum ! Des goûts différents. Je n'aime pas le citron, mais j'adore les bonbons au citron. Néanmoins, comme expliquer alors, que des centaines de milliers de personnes aient eut la même idée de partir pendant ces vacances rejoindre les côtes de la France ? C'est donc que nous ne sommes pas si unique que ça. Pourtant, j'en suis certain, je l'ai lu quelque part.

Et puis en plus, si je suis unique. Si personne n'est comme moi, je remets en cause mes propres arguments, ma propre logique, bien qu'elle soit censée être universelle. Mon unicité, si elle existe (on admet qu'elle existe pour les paragraphes suivants) me donne droit à des privilèges voire des contraintes. Elle me donne droit à quelque chose en plus ou de moins. Je ne suis pas comme les autres. Je suis différent. Je suis au-dessus (ou en-dessous) des autres. Mais à ce titre, je justifie les pires atrocités, les génocides, les abus de pouvoir, les relations de soumission. Car on l'a vu avant, on ne touche pas à quelqu'un comme moi. Ma morale m'interdit donc de penser que je suis unique, car être unique c'est soit possédé un pouvoir, soit être un sous-homme.

La normalité vise donc à rendre les gens égaux. Car si tout le monde agit de la même manière, il n'y a aucune chance que quelqu'un soit unique dans sa manière d'agir. Mais alors, il y a un soucis. Soit la valeur de l'unicité n'existe pas, et dans ce cas, tout le monde agit de la même manière. Soit c'est la valeur de la "normalité" qui n'existe pas. Ou pour les puristes, qui est trop abstraite pour pouvoir être définit en tant que telle. Car en effet, quelles sont les limites de la normalité ? Mais cette question est trop large, et de plus, je ne suis pas prêt à la traiter pour l'instant.

Pour reprendre, il y a donc des actions "normales" et des actions qui ne le sont pas. Seulement, si nos actions ne sont pas normales, c'est que nous même nous ne sommes pas normaux, c'est que nous sommes uniques. Pourquoi ne voudrions-nous pas être différents ? Pourquoi le fait d'être "normal" est-il l'une de mes priorités ?

Parce que j'ai besoin des gens (comme moi et pas comme moi), pour pouvoir me dire que je suis ce que je suis. Il me faut un modèle, une chose sur laquelle m'appuyer pour pouvoir me cerner moi-même. Sans les gens, je ne suis donc pas grand chose. La solitude, comme l'indifférence, est l'une des pires craintes des gens. Pour pouvoir m'intégrer, il faut que je sois normal. Mais, pour que l'on fasse attention à ma personne, il faut que je sois différent. C'est donc que la normalité et l'unicité sont deux facettes d'une même pièce.

Nos réactions ne sont donc pas si différentes, pas si étranges. Mais dire ça, c'est admettre que les gens pas comme moi, sont en fait des gens comme moi. Mais je n'ai juste pas voulus les reconnaître en tant que tel. Je voulais être différent d'eux, pour d'obscures raisons. Juste être différent. Parce que c'est bon, de ne pas être un gen pas comme moi. Parce que c'est bon de se dire que je suis moi et qu'ils sont eux. Parce qu'il est tout aussi bon de se dire qu'au fond, ils me ressemblent de leurs manières d'agir. Et ce, pas seulement lorsqu'ils agissent de façon étrange.

Erf, j'ai l'impression de ne pas avoir répondu à la question initiale, mais pour suivre les règles du one-shot, je ne me relirai que lorsque j'aurais posté. Désolé pour la longueur et le brouillard de mon raisonnement. Merci d'avance à ceux qui laisseront des ... réactions.

Pour réagir à cette question de normalité ... J'en suis venu à la conclusion que la normalité sonnait avec "mode". Même si l'humanité est restée à peu près la même avec ses atrocités et sa façon de penser à travers les siècles, il y a des choses qui "se font" aujourd'hui et pas avant et vice versa.
Peut-être dis-je une connerie ...

Mais c'est une belle réflexion qui mérite d'être approfondie, méditée et lue surtout.