La Rédemption

Il aime. Enfin. Il a trouvé une personne, ou du moins une personne l'a trouvé. Bizarre. Au premier abord, il fait peur, il n'inspire pas. Il reste souvent seul, ou alors se mêle aux autres, justement pour donner l'illusion aux autres qu'ils ont une certaine utilité. Il ne faisait pas ça avant. Il n'écoutait les gens que lorsque ceux-ci discutaient sur le sens de la vie, ou une autre ineptie du même genre. Ses yeux vous consumaient lorsqu'il vous regardait. Ses mains, d'un froid presque abyssale, lorsqu'il vous serrait la main.

Mais Elle est venue quand même. Malgré toute la haine qu'il avait pu lui déverser sur son dos, elle était revenue. Elle était devenue forte, et magnifique, aussi. Elle s'était armé d'une gigantesque massue et avait fracassé ses remparts à grand coup de "compréhension", d'"amitié", et l'avait achevé avec son "amour". Ce n'était pas beau. Ca lui faisait mal, à lui. Elle démolissait ce qu'il avait bâtit. Et pourtant, il la laissait, ne pouvant se détacher d'elle. Il avait peur désormais. Peur qu'elle le laisse. Peur qu'il ne la satisfasse plus. Peur qu'elle en ait marre de devoir le supporter. Alors, elle se plaisait à lui murmurer qu'elle serait là, qu'elle souffrirait si ça lui permettait de rester auprès de lui. Elle avait changer sa vision des autres, avait adoucit ses propos. Elle était comme une pommade sur une infection.

Il l'aimait mais ne lui disait que très rarement. Il se cachait derrière le bonheur qu'elle ressentait lorsqu'il lui disait. Mais la vérité était qu'il ne pouvait pas. Il n'arrivait pas à lui dire plus souvent. C'était ainsi. Il l'enviait un peu. Elle avait le "je t'aime" facile. Et même si elle se gardait de lui répéter toutes les 2 minutes, elle le disait plus que lui. C'était son rythme. "Pour dormir" qu'elle disait. Alors il s'essayait, mais s'arrêtait après son prénom. Elle ne lui en voulait pas. Elle comprenait.

Ils étaient comblés tous les deux. Et pourtant, l'idée de ne plus plaire était dominante. Peut-être.

Ou pas.