Quand plus rien ne va...

"Tristesse : [n.f.] Souffrance morale, mélancolie.
Caractère de ce qui est triste."

"Mélancolie : [n.f.] Disposition triste et rêveuse."

"Tristesse", en voilà un mot bien large pour désigner un tas de sentiments contradictoires ou complémentaires.
Tenez, on peut avoir une tristesse... triste. Logique, direz-vous, mais non ! Parce qu'on peut avoir aussi une tristesse heureuse, on appelle ça la mélancolie...
Le premier sentiment, nous pourrions le décrire scientifiquement par un sentiment parmi tant d'autre. Simple. A priori. Si on creuse un peu plus profondément et qu'on demande à une personne qui a déjà été triste ce qu'elle a ressenti, ce serait plutôt comme une impression de tomber, ou d'être déjà, au fond d'un gouffre dont le seul moyen de sortir serait de grimper à main nues... contre une paroi lisse comme du verre. Alors certains, prévoyants comme il se doit, sortent une corde de leur sac. Avec un grappin au bout, s'il-vous-plait ! Puis c'est comme ça qu'ils arrivent à sortir de leur gouffre sans même que personne ait remarqué quoi que ce soit. Et puis, y'a les demi-prévoyants : ils ont, certes, une corde, mais pas de grappin au bout... Et c'est là qu'on espère qu'une branche dépassera au-dessus du gouffre, ou qu'un ami sera en haut pour attrapper la corde...
Après la tristesse triste, il y a la mélancolie. Un bien curieux sentiment, un mélange de regrets, de tristesse et pourtant de joie des moments passés ou des choses dites. Un sentiment qui nous fait revivre, seconde après seconde, les instants précieux qu'on a gravé dans notre coeur...
Et puis quand les deux se mélangent, ça explose. Parce que, certes, ce sont deux sentiments avec des points communs, mais ils ne s'aiment pas vraiment. La tristesse triste aliée au déséspoir aimerait rendre son hôte le plus malheureux possible, quitte à le mener vers des choses qu'il n'aurait pas faites en temps normal alors que la mélancolie, elle, rappelle les bons souvenirs et aide à avancer vers l'inconnu qu'est le futur... Et quand ça fait boum, on se demande ce qu'il se passe et pourquoi on ressent un tas de sentiments contradictoires qui n'auraient normalement jamais eu leur place ici... Et puis soit on se bat, soit on subit.

"Désespoir : [n.m.] Perte de l'espérance.
Découragement, peine cruelle."

Ah lui, un sacré luron dans son genre... Meilleur ami de la tristesse, il pousse les gens aux actes les plus insensés sous le simple prétexte qu'une chose cloche ou qu'un truc ne s'est pas passé comme il aurait dû. En combat perpetuel contre le bonheur, chez les gens fragiles c'est la plupart du temps lui qui gagne. Et puis, de toutes façons, il est plus facile de s'abandonner à la tristesse et au deséspoir que de lutter pour retrouver joie et force. Et puis, justement, des fois, cette dernière est absente. La force manque à l'appel et l'on a plus envie de se battre contre l'effondrement, on a juste envie de se laisser sombrer au fond des abîmes noires que forme le deséspoir.

...

Et puis des fois on a les trois en même temps. Et là c'est la panique, c'est la bataille au fond du coeur et on sait plus quoi faire. On est perdu, on reconnait rien, d'un côté on aurait envie de ne plus exister et de l'autre on aurait envie qu'on nous remarque encore plus que d'habitude... On ne sait comment ou à qui exprimer sa tristesse et le deséspoir prend le dessus sur la joie et la bonne humeur, qui restent hors-service à terre et n'arrivent plus à se relever... On se sent tellement seul alors que tellement de personnes autour de nous sont là pour nous montrer qu'elles nous aiment... Et pourtant...


Et pourtant...

Les étoiles sont derrière nous pour nous pousser à avancer mais le découragement les masque avec sa brume argentée...