... ou comment transformé un début de journée fatiguant en un vaste sujet de réflexion.
Ce matin.
Comme d'habitude je m'étais d'abord couché tout habillé, sur la couverture.
Comme d'habitude, après une heure de sommeil, je m'en suis rendu compte.
Comme d'habitude, les yeux fermés, j'ai enlever mon haut et me suis glissé sous la couverture.
Comme d'habitude avant de m'endormir, je me suis demandé pourquoi j'ai cette sensation de vide.
Différence, cette sensation de vide était étonnement plus ou moins remplie, par quelques mots de Mikrobuch, et par le fait que je sache maintenant réciter l'alphabet à l'envers.
Comme d'habitude, je me suis dit que demain suffirait sa peine.
Comme d'habitude, j'ai regardé mon réveil qui avance de 8 minutes.
5h48.
Grattement de porte. Des ongles. Sur la porte. Ca aurait pu être normal si encore j'avais des animaux. Mais non. Un vague son qui m'annonce que je devais me préparer pour aller voir la mer. Douce réjouissance. Mais le don est la pire des prisons. On peut le voir grâce aux sens d'un même mot dans deux langues différentes : "Gift" en anglais signifie cadeau, pourtant, le même mot en allemand signifie poison. Je l'ai lu quelque part. Le réveil annonce 8h53, et je sais que refuser provoquerait une 3ème Guerre Mondiale.
[Je vous passe les détails du périple jusqu'à la désirée]
Face à la mer. Non, je ne suis ni Calogero, ni Passi. N'en déplaise aux fans. Mais je regardais cette vaste étendue d'eau de la même manière que j'avais regardé 6 semaines auparavant et 6 mois encore avant. Je cherchais à en voir le bout. A pourvoir apercevoir la côté opposée. Par jalousie. Après tout, pourquoi, moi qui suis homme, n'ai-je pas le droit d'être aussi libre et vaste que la mer ?
On pourra d'abord me répondre "Parce que c'est comme ça". Mais, vous savez quoi ? Je n'y crois pas. Ou du moins, je ne veux pas y croire.
En regardant la mer, c'est mon désir de liberté que j'ai vu. On ne voit pas la fin. On ne voit pas le bout. Un moment de défaillance, puisqu'on se retrouve en ne sachant pas où la mer se termine. J'ai donc cherché encore aujourd'hui, pourquoi en regardant la mer, je n'ai pas eut envie de m'y jeter, mais au contraire, j'ai eu envie de la protéger de moi. De ne pas la toucher.
L'horizon étant inaccessible, on pourrait se dire que ce n'est qu'une douce et curieuse idée d'une représentation de nos rêves. Dans la mesure où ils sont eux aussi inaccessibles. On aura beau nager le plus loin possible. L'horizon restera l'horizon. Ainsi, ce ne serait pas la mer en elle-même que je serais venu voir, mais juste le l'image de l'infini. Un infini que je sais néanmoins borné. Puisque je sais qu'il existe des côtés, donc des limites.
Mais alors, si le besoin de liberté que m'inspirait la vision de l'étendue d'eau, est bornée. Puis-je vraiment dire que c'est un besoin de liberté ? Le mot liberté est donc remis en cause. Puisque je sais que ma liberté est bornée, ce n'est pas une liberté.
Alors, finalement, le "Parce que c'est comme ça" convient ...
Non de non. Les hommes ont besoin de leurs libertés et de leur liberté. Parce que sinon, le morale en prend un coup. Je l'ai lu quelque part. Tristement égocentrique, l'homme se veut être le seul "animal" libre. Puisque les animaux eux-mêmes, ceux qui sont dans la Nature, qui ne sont ni domptés, ni apprivoisés, sont considérés comme sauvages, et non pas libres. Par conséquent, lui doit être libre, mais pas les autres. Les autres ...
Les autres, ce sont les gens qui ne sont pas comme moi. Ils n'ont aucun points communs avec moi. Et quand bien même ils en auraient, je ne veux pas qu'ils soient comme moi. Ce sont donc les gens pas comme moi. C'est exactement le même principe. Sauf que là, ce n'est plus moi, en tant que personne, mais moi en tant que groupe : les humains. Les autres sont donc ceux qui ne sont pas comme moi, les animaux et les plantes par exemple. Néanmoins, les plantes n'ont pas de conscience, même annulée.
Donc, si l'on reprend, on peut se permettre de conditionner ceux qui ne sont pas comme moi. Par contre, conditionné le moi n'est pas possible. Du moins, ce n'est pas conseillé. Doux euphémisme. Certains ont essayé, mais ils se sont aperçus que priver un gen comme moi de liberté, est abominable. S'imaginer privé de liberté, totalement soumis à une instance supérieure... Non. Donc, on va s'en tenir à ces gens qui ne sont pas comme moi. Même sans aller dans les extrêmes de la soumission par la violence. Priver un gen comme moi de liberté est quelque chose d'inacceptable. Il lui faut donc un certain confort.
Là, tous gens ayant un minimum de réflexion se diraient que si l'on prive un gen comme moi de réflexion, on doit garantir sa survie. On rabaisse donc un gen comme moi (=homme), à la condition de gen pas comme moi (=animal) en les parquant, mais en lui laissant la vie et un minimum de liberté, traduit dans notre système, par des droits.
Survivre dans une cellule est contraignant. Souvent donc, pour ne pas "craquer", on s'invente des rêves, des buts. On finit par y croire. Ces rêves deviennent des besoins. Ils sont donc nécessaires. On finit par s'attacher parfois à des lieues. Dont les plages. Car la mer nous rappelle que l'on a été libre. Ce sentiment de liberté peut être ressenti en la regardant. En lui faisant face. La question n'était donc plus de savoir pourquoi je n'étais pas aussi libre que l'idée-mer, mais plutôt comment faire pour l'être ?
Une chose était sûre et certaine, je ne suis pas libre. Sinon, je ne serais plus là pour vous l'écrire. Les créateurs de "Death Note" n'ont rien inventé. De tout temps des hommes ont voulus en tuer d'autres, parce qu'ils les trouvaient dangereux pour la société. Pour protéger des gens comme moi, on a donc été amené à tuer des gens pas comme moi, afin de protéger mes semblables. Ici, on ne se positionne qu'au niveau des hommes.
Bien que n'ayant traité que certains aspects, une conclusion est évidente. En aucun cas nous ne pouvons nous dire libre. Néanmoins, ce besoin de liberté est tel, qu'il se transforme en un besoin de se sentir vivant. Mais cela peut passer par divers moyens. Du génocide, à la sieste sur la plage. Ou pour prendre mon cas, le fait de pouvoir écrire ce que je ressens est une preuve flagrante de l'une de mes libertés premières (et décidée fondamentale par la loi) : ma liberté d'expression. Et à travers mes études et mes réflexions, je peux me dire que je suis vivant.
La quête de la liberté est donc une quête du sentiment de vie. Mais je vais m'arrêter là, car ça commence à faire long. De plus, je ne sais pas si ce que j'ai dit est aussi cohérent que je l'espère. Désolé pour les fautes encore.