Solitude, toujours solitude [OUVERT]

Noendra ressortit d'une boutique de textile vêtue d'une longue cape noire toute neuve munie d'une capuche qu'elle avait enfilé. Elle leva légèrement la tête, la lune pleine reposait au dessus de la ville, seule lumière. L'elfe s'engagea dans une ruelle sombre qui, elle croyait, permettait de quitter la ville. Effectivemment, elle croyait, car la ruelle en question était en fait une impasse.
Noendra, dont les yeux voyaient parfaitement dans le noir, s'approcha du mur qui constituait le cul de sac et frappa de la paume de la main dessus. Comme si elle s'imaginait qu'il allait bouger...

- Pfff... quelle idiote, merde.

La vulgarité c'était pas son truc habituellement, mais aujourd'hui ou plutôt ce soir, elle n'avait pas envie d'être douce, polie ect... Pourtant la journée avait plutôt pas mal commencé, elle avait rencontré 2 ou 3 personnes dont William. Avec qui elle avait passé plusieurs heures. Seulement... les heures en question ne s'étaient pas très bien terminées, et cela foutait l'elfe dans un état... indescriptible. Elle lui avait fait confiance, et même plus, et soudainement il avait changé d'attitude et l'avait rejeté. Argh... ça lui apprendrait à refaire confiance à des humains. Ou à tout ce qui y ressemblait du moins.
Elle se laissa tomber à genoux, le dos contre le mur et plongea sa tête dans ses mains. Tête qui était déjà entièrement camouflé sous sa capuche d'ébène. Que devait-elle faire ? Elle débarquait ici dans l'espoir de se faire des connaissances, et ça commençait déjà plutôt mal. A croire qu'elle n'était décidémment pas faite pour avoir des relations. Ouais, ça devait surement être ça, il y avait surement des gens qui devait être condammnés à vivre tout le temps seul, et elle en faisait parti.
La jeune elfe se releva et tourna le dos à l'impasse, elle marcha dans le sens inverse d'il y a quelques minutes, tête baissée...

Erwoan passait dans les petites rues de Liaven, où il avait quelques victimes ou clients dont il devait s'occuper. Alors qu'il ne s'attendait pas à voir quelqu'un là, il appercut une jeune elfe qui semblait triste, voir même désespérée.

- Des problèmes ?

Erwo voyait dans cette femelle un bonus pour son travail. Peut-être avait-elle fait de gros péchés et son patron ne l'avait pas encore repéré ? Alors, il pourrait la lui ramener et se venter de l'avoir découverte.

- Qu'avez-vous fait pour être dans cet état si horrible ?

L'elfe regarda l'invidu sous sa capuche. Elle n'était pas d'humeur à bavarder.

- Quelque chose me dit que malgré votre question, vous n'en avez cure de mes problèmes. Ce n'est donc pas la peine que je prenne de mon temps pour vous les narrer. Me trompe-je ?

Elle n'attendait pas de réponse, à vrai dire.

La réaction de l'elfe était trop énervée pour qu'elle n'ait rien à cacher. Elle avait fait quelque chose, c'était certain.

- Mais vous avez tout faux !! J'adorerais vous aider dans ce problème. Si ce n'est que pour écouter, pour que vous vous vidiez le coeur !

Il lui fit un petit sourire, chose qu'il avait appris à faire pour séduire ses clients.

L'elfe sourit enfin. Pas un sourire sincère, non plutôt un sourire un peu machiavélique... Elle s'approcha de lui de quelques pas.

- Vous sentez la mort et le sang.

Erwoan recula lui aussi de quelques pas face à cet être étrange. Il avait un regard méfiant.

- Et alors ?! Vous ne sentez pas meilleur que moi ! Je ne serais point surpris si on m'apprenait que vous êtes une sorcière, une meurtrière ou tout autre être maléfique qui peut exister sur Terre !

On aurait dit qu'Erwo allait lui cracher au visage, tellement il parlait d'un ton offusqué.

- Je devrais apprendre à ne pas aider les gens comme vous ! On se fera toujours rentrer des poignards dans le dos ! Vous ne méritez que l'Enfer.

Les yeux de Woan était rouge comme le feu, caché sous ses longs cheveux foncés.

La jeune elfe éclata de rire.

- Et comment aidez-vous les gens "comme moi", hein ?

Le fait que son interlocuteur s'énerve l'amusait. Cet être était hors du commun. Pas un mortel comme elle avait l'habitude d'en rencontrer...

- Qui êtes-vous ?

Il lui fit un petit regard malin en se frottant les mains.

- J'ai ma façon bien à moi de vous libérer de vos inquiétudes et de vos souffrances !

Comme d'habitude, LA question fut posée.

- Moi ? Je m'appelle Erwoan Ewiland. Je viens ici pour faire mon travail. C'est à dire recruter des gens pour peupler l'endroit d'où je viens.

Il lui sourit.

- Satisfaite ? Vous, qui êtes-vous ?

Erwo avait l'impression de perdre son temps. Plus il avançait, plus il se rendait compte que cette elfe n'avait rien d'intéressant pour lui.

Les yeux gris de l'elfe brillèrent sous sa capuche. Elle savait.

- Oui, satisfaite.

Elle avait toujours un sourire aux lèvres.

- Il n'est peut-être pas nécessaire que vous le connaissiez si notre conversation ne s'approfondit pas. Seul l'identité de vos clients ? Proies ? vous interessent si je ne me trompe... et je n'en fais pas partie.

Son sourire s'était fait plus grand au fur et à mesure qu'elle parlait.

Le sourire aux lèvres de l'elfe laissa deviner Erwoan que cette dame était plus brillante qu'il ne l'aurait cru. Elle savait. Il arrêta donc de parler sous un déguisement.

- Comment pouvez-vous savoir que vous n'en faites pas parti ? Vous êtes en train de me dire que, jamais, au grand jamais, vous n'avez faites une erreur ? Pas une seule ?

Il avait une lueur de méchanceté dans les yeux et un sourire machiavélique.

- Et de toute façon, puisque je ne peux vous faire confiance et que vous savez mon secret, maintenant, je ne peux vous laisser partir comme ça.

Il mit sa main devant lui.

- Il ne me suffit que d'un seul coup de main vers vous pour réduire votre corps en cendres. Si vous n'aimez pas cette technique, ne vous en faites pas, je suis certain que l'on pourra en trouver une autre.

Noendra ne se sentait pas menacé. Du moins pour l'instant.

- Une autre technique, alors.

Elle avait confiance en ses capacités elfique. Au moindre geste vraiment suspect, elle pouvait détaler. De plus, le feu n'avait aucun effet sur elle. C'était son élèment, et le pendentif représentant cet élèment à son cou, le prouvait.
Elle sourit à nouveau.

- Vous êtes toujours aussi... peu aimable ? Surtout avec les dames ?

Elle avait changé d'avis. Maintenant, elle avait envie de faire un brin de causette.

Il laissa échapper un petit rire.

- Vous voulez parler avant votre mort. C'est mignon ... Bon, je peux bien me permettre ça !

Erwoan n'avait pas remarquer le pendentif de l'elfe.

- Pourquoi le serais-je ? Dès qu'on commence à être gentil et aider les gens, ils nous plantent des couteaux dans le dos dès qu'ils en ont l'occasion. Les humains et toutes espèces dans le genre, sont êtes malhonnêtes et méchants. Moi, je fais payer ces gens. Alors dames ou non, je n'ai aucune pitié.

Il avait dit cela d'un ton sec mais détaché. Il avait rebaissé son bras entre temps et regardait maintenant Noendra sans bouger.

Elle soupira et regarda autour d'elle. Elle avait envie de s'asseoir, mais il n'y avait rien qui puisse servir de siège.

- C'est dommage... Vous décrivez les invidus de chaques races comme des êtres immondes. Pourtant, vous devez bien faire partie de l'une d'entre elle.

Elle retira sa capuche. Les nuits étaient fraiches mais pourtant elle avait chaud.

Erwoan avait lui aussi envie de s'assoir depuis un bon moment. Il n'avait rien trouvé non plus.

- J'ai fait parti de la race humaine, oui... Et j'ai subi les gestes immondes des autres. Alors j'ai préféré m'exiler et n'appartenir à aucune race vivante.

Il commença à taper du pied et à être impatient. Erwo n'était pas là pour se plaindre, ni pour faire pitié.

Elle hocha la tête, les yeux dans le vague. Son histoire était interessante, elle aurait aimé en savoir plus. Mais elle n'avait pas pitié de lui.

- Tout le monde n'est pas tel que vous le décrivez. En majorité oui, je vous l'accorde, mais il ne faut pas généraliser non plus...

Elle ponctua la fin de sa phrase d'un léger sourire.

Ce bavardage commençait à lasser Erwoan. Il n'allait pas se laisser dicter sa façon de penser par une simple elfe rencontrée il n'y avait pas plus de 10 minutes.

- Eh bien, vous avez votre manière de voir les choses, j'ai la mienne. Je ne veux plus donner ma confiance à quelqu'un, c'est ma décision. Je ne veux plus souffrir. Alors pouvez-vous comprendre un peu cela et arrêter de me contredire ?

Il paraissait agacé et impatient.

- Je ne vois aucun intérêt à cette conversation. Alors si vous n'avez rien d'intéressant à ajouter, je vais me retirer.

Il attendit un peu.

L'elfe haussa les épaules, un peu déçue qu'il décide de partir si vite.

- J'espère que nous aurons à nouveau l'occasion de nous rencontrer.

Elle sourit puis tourna les tâlons.

Il la regarda s'éloigner et murmura :

- Pour ça il va falloir que vous fassiez quelque chose de mal, sinon je n'aurai aucune envie de vous revoir...

Il tourna les talons à son tour et partit dans la direction opposée à la jeune femme. Il sortit son carnet noir et regarda la liste des noms non-crocheté en sifflotant.

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