Petite promenade matinale pour décuver

"Rha p'tain!"
*En temps normaux, Anathël ne se serait jamais permis un cri pareil. C'était bon pour les autres, ça, de hurler son mal de crâne. Il avait la tête en feu, la gorge martyrisée par le froid d'une nuit dans la rue, et ses paupières tenaient absolument à retomber sur les deux globes noirs qui lui servaient d'yeux. Comment faisaient-elles pour aimer ça? Il s'adossa à un arbre et se passa la main sur le visage. Zalya était partie, après l'avoir bourré. Ou pas. Il se souvenait vaguement s'être bourré tout seul. Mais c'était l'idée de l'elfe, non? Il se gifla et lança un regard noir -noir foncé, on va dire, vu que c'est déjà sa couleur- au poussin avachi sur son épaule. La bestiole répliqua en lui mordant l'oreille et en s'enfuyant loin dans les feuillage. Anathël grogna et se laissa glisser au pied de l'arbre.*

*Il releva la tête et lui jeta un regard indescriptible (ça peut tout être, mais bon u_u). Il cligna des yeux, puis fixa l'elfe d'un oeil atone. Le sang lui battait aux tempes et l'empêchait presque d'entendre la voix de Zalya. Presque! Elle lui parvenait lointaine et grave.*
"Ce que je fais? Ca se voit tant que ça que je cueille des champignons, Zalya?"
*Il bascula la tête sur le côté et murmura, très doucement:*
"P'tain..."
"Et toi, je suppose que tu observe les oiseaux? Peut-être bien qu'on rêve. Peut-être pas."
*Sa voix était un peu voilée et son oeil fixait avec obstination un reflet dans les cheveux de son interlocutrice.*

"Je ne sais pas, que des gueules des bois, pour le moment... "
*Il haussa les épaules avec faiblesse et soupira.*
"Je n'aime pas boire. Comment peux-tu aimer ça, ma petite elfe?"
*Un moustique se posa dans le cou du cambion et le piqua avec férocité. Le semi-démon agita la main et chassa la bestiole. Qui partit mourir un peu plus loin, le sang de démon n'étant pas adapté aux insectes du plan matériel. Le cambion éternua et fit remarquer que "snurfl", d'abord.*

(Elle lui faisait pas la gueule? O_-)
"Je ne sais plus...Pas...Pas trop."
*Il tenta de sourire mais se laisser lamentablement retomber le front sur l'épaule de Zalya. Le regard vide, il contemplait la forêt derrière l'elfe, le chemin par lequel il était venu, les arbres noirs et maigres, qui se resserraient et formaient un rideau obscur percé de petites taches de lumière. Le cambion se serra dans les bras de Zalya, à défaut d'autre chose.*

( C'est Zalya ça ... Faut pas chercher à comprendre )

Elle ne dit rien. Il avait vraiment pas l'air dans son assiette. Elle ne lui en voudrait donc pas pour cette phrase un peu vexante. Quand il se serra contre elle, elle fut surprise puis sourit.Elle l'enlaça à son tour puis les fit tomber sur le côté pour qu'ils soient allonger l'un à côté de l'autre. Puis elle le serra plus fort en plaça la tête du cambion entre son cou et sa poitrine en lui caressant les cheveux.

*Il ferma les yeux (pitaing, qu'est-ce-que j'ai avec ses yeux aujourd'hui? O_o) et se laissa faire. Il soupira (que ça à faire ><) et chercha de ses doigts engourdis par l'alcool la main de Zalya.*
"Jamais...Je ne referais ça. Je préfère encore m'occuper d'une femme ivre que boire, au final. C'est...trop p'tainguant pour moi."
"Je suis désolé, ma petite elfette..."
(Ca va tourner à l'eau de rose version Zalanithou...)

"Tout est question...D'habitude. Ahaha."
*Il fit une tête du genre >_0, mais pas à l'adresse de Zalya. Juste à l'adresse de lui-même.*
"Tu sais, je me demande où j'en suis. Nulle part, mais nulle part où? Il y a plein de nulles parts...Enfin oublie. Ne pas penser à voix haute, surtout quand ça veut rien dire."
@La logique létale est de retour.@
*Il l'embrassa doucement et distraitement.*

Zalya resserra l'étreinte et cessa de l'embrasser. Ce n'était pas le moment.

- Arrête de penser tout court, An. Ça t'éviterait de te prendre la tête ...

Elle soupira. Cette situation était en train de l'énerver.

[ésolée, j'ai du partir précipitamment :nawak:]

"Je ne serais pas le même, et...Oh, laisse tomber."
*Il re-re-soupira et tenta d'écarter de ses yeux une mèche noire qui échappait aux bandelettes de son crâne, en soufflant dessus. Un éternuement mit fin à son projet et le cambion haussa les épaules. Il ne chopait pas souvent la crève, à Enthyl, malgrés les conditions de vie épouvantables que pouvaient lui faire ses maîtres démons. Il fallait dire que, chez les démons, la température ambiante ne descendait jamais en dessous de 40°, du moins dans les bas-fonds, qui étaient de vrais fours crasseux et humides. Et depuis sa venue dans le monde matériel, le semi-démon avait à peu près toujours dormi en intérieur (le QG du mal, son manoir, les diverses auberges...*
"Kheuf kheuf."
*Fit-il remarque avec une pointe d'aigreur en crachant ses poumons."

"Pff...J'en ai assez de toujours être Anathël..."
*Il se baffa.*
"Toujours cynique, froid, cassant, incapable, idiot, faiblard. Et clairvoyant."
*Il eut un rire amer, mais un éternuement cassa un peu l'effet.*

Zalya...Je ne sais pas ce que ça fait de vivre comme un humain *normal*. J'ai essayé. Je ne sais pas. Personne que je connais ne... Sait. Ce n'est pas juste...Oh et puis depuis quand je m'intéresse à la justice, moiiiiitshaaah!

*Second éternuement. Il eut un reniflement qu'il parvint à camoufler en soupir. Encore un soupir. Il n'était plus bon qu'à ça. Soupirer et attendre des autres la claque qui le réveillerait.*

J'assume pas. Je sais. J'aurais dû rester là où j'étais. Tu savais que Wywan était venue me chercher? Je ne la connaissais même pas. Elle avait des dizaines de demi-soeurs, quelques demi-frères. J'ai été un esclave. Et après, j'ai été un meuble, inutile. L'un et l'autre se ressemblent trop pour que ça ai changé quoi que ce soit à ma vie *tshaaaaa*. Wywan a été abandonnée dans ce monde, elle. Elle a sorti les griffes pour survivre. J'ai toujours eu les ordres. Les ordres! Et même avec vous, je continue. Je suis peut-être pitoyable *theu*, mais c'est tout ce que je sais faire. A part râler. Je ne suis même pas particulièrement servile...@Et tu continue dans ta logique de malade, pauvre crétin...@
Wywan n'aurait pas dû venir. Personne n'aurait dû venir! Je me tue -aha.- à te répèter que tu mérite mieux qu'un type qui ne s'assume pas. Pas du tout.
Les chaines de l'esprit sont les meilleures, les plus solides, et les pires qui me lient -C'est beau. J'en pleurerais presque si je ne détestais pas la philosophie à deux balles...-! *Snurfl* Je t'ai dit d'y aller, déjà. Te trouver quelqu'un de bien...
*Il leva les yeux au ciel. Il n'avait vu que des salauds. Et c'était eux que Zalya semblait surtout disposée à fréquenter.*
Ou de moins pire.
*Fit-il avec un grincement de dents et un cynisme affligeants.*

Je ne suis pas un guerrier. C'est en ce point que je ne sais pas m'adapter à vous...Parce que parlez, braves aventuriers hérissés d'acier et de sorts, mais je ne suis pas comme vous...*Voix lugubre et désabusée*
Je ne suis pas à ma place. Ni dans mes Limbes, ni ici, ni ailleurs. Je suis lâche, je sais. Quand à toi...Ca t'es déjà arrivé de sauter sur le premier venu. Ca t'arrivera encore. Jusqu'à ce que tu tombe enceinte, Zal. Ca aussi, ça t'es déjà arrivé. Et tu sais ce que ça t'a apporté. Je suis peut-être un idiot doublé d'une mauviette, mais tu es pire. Honnêtement.
*Il lui lança un regard blessé/blessant.*
Est-ce-qu'on nous a jetés dans les bras l'un de l'autre? Non. Ou peut-être, je ne me souviens pas...
*Continua t-il d'un ton tranchant.*

Moi?Je vais passer pour un sadique, un salaud. Maintenant.
*Il la gifla. Puis il reprit d'une voix très douce:*
Tu sais, Zalya, en fait j'ai pas mal changé à votre contact. A tous. Personne ne le voit. Je reste le même couard, mais quelque chose change en essence...Oui, c'est vachement clair. Mais j'ai l'excuse de l'alcool, là-maintenant-tout-de-suite.
*Il eut un rire qui n'était pas un rire. Qui avait son ton doux et dur, chaleureux mais glacial, le ton qui caractérisait si bien le cynique cambion.*
Je me suis souvent demandé si je t'aimais. Bien des fois, j'ai conclu que non mais...Si. Et pourtant, trouver des raisons à ça, c'est plutôt dur. Je t'aime. Et j'aime te haïr, aussi...
*Il s'attendait à finir mort. Ce qui n'était pas un problème en soi pour un démon, même demi, mais pour la forme il se rétracta un peu sur lui-même.*

Je n'ai jamais défié personne. Ni mes anciens maîtres, ni Wywan, ni même Gweny. Mais ne m'accuse pas d'être lâche au point de...Supplier. Je prends les coups sans rechigner, si je dois revenir esclave, je le redeviendrai...
*Il déglutit cependant, discrètement, pour ponctuer sa dernière phrase.*
Mais je ne vais pas m'incliner, je ne vais pas ployer, je ne vais pas m'agenouiller, je vais mourir si tu le veux. Mais en restant Anathël d'Enthyl, fils de succube, fils d'un je-ne-sais-qui, frère d'alu, cambion, bâtard destiné à l'esclavage. Pas en devenant un zombi répugnant toujours là pour te baver dans le cou. Serviteur, mais pas servile...
Mais pas servile...
*Il éternua. Il tremblait, mais ni de rage ni de peur, seulement sous l'effet de la fièvre qui faisait encore plus rougir les maigres morceaux de peau encore visibles sous ses bandages.*
S'il faut que tu me détruise pour que tu réfléchisse, alors je me casserais volontier dans les Limbes.